Une fois évoqués soieries, dentelles, balconnets et guipures, que disent les dessous, sinon le corps. Qu’ils le voilent, le cachent ou le dévoilent, c’est du corps dont il s’agit. Dessous, le corps vit et palpite.
Cette thématique des dessous me servira ainsi de prétexte à une exploration des notions de corps, de nudité, de dévoilement, de chair et de lumière tout autant que des notions de mouvement et d’espace. Prétexte également à une exploration de la gestuelle que les dessous suscitent. Qu’il s’agisse d’enfiler des dessous, de les ajuster, de les enlever, le corps tour à tour se tourne, se penche, se cambre, se redresse, les jambes se tendent ou se plient, les bras sont déployés au-dessus du buste et tous ces gestes peuvent s’apparenter à une chorégraphie.
Là est mon propos. Dans cette gestuelle spécifique mais aussi dans l’espace d’intimité que génère cette gestuelle car, en dehors de tout aspect « séductif », le corps qui se prépare, s’apprête, est en prise avec lui-même, dans un dialogue intime. Ce sont les « dessous » d’une certaine représentation que le corps donnera ensuite aux autres par les vêtements mis dessus.
Mais au-delà de cette représentation, au-delà de ce propos, débordant le cadre, rejetant les « dessous », se jouant de la norme et de la mesure, reste le corps « cette sentinelle qui se tient silencieusement sous mes paroles et sous mes actes ». Posé dans l’espace, y déployant ses lignes, le dessin ne dit alors rien d’autre que le corps, sa relation au monde, son évidence.
Et si le dernier dessous, celui qui véritablement met à nu, n’était autre que le dessin ?